Le courage policier s’appelle Grüninger, non pas une arme mais une plume à la main et un idéal en tête !

« Paul Grüninger devrait être un exemple pour nous tous » a déclaré Fredy Faessler, le chef de la police et de la justice du canton de Saint-Gall, lors de la pose et de l’inauguration de la plaque commémorative en l’honneur de l’ancien commandant, à l’entrée du quartier général actuel de la police.

Paul Grüninger était chef de la police cantonale de Saint-Gall de 1919 à 1939. Le canton de Saint-Gall fait frontière avec l’Autriche, qui, en 1938, est rattachée à l’Allemagne. Fuyant le régime nazi, des milliers de réfugiés, juifs ou opposants politiques, se présentèrent aux portes de la Suisse. Mais, la politique d’immigration de la Confédération helvétique était très restrictive et se durcit encore dès 1939. Le gouvernement fédéral avait décidé de n’admettre que les requérants victimes de persécutions politiques et non ceux pourchassés à cause de leurs origines ethniques ou de leurs appartenances religieuses. Les juifs étant exclus, l’officier Grüninger falsifie les dates d’entrée d’environ 2’000 à 3’000 personnes en provenance de l’Autriche entre 1937 et 1939 et leur permet ainsi de trouver refuge dans son canton et son pays. Il les aide également à trouver un hébergement.

Ses actions – illégales – seront dénoncées et il sera jugé en 1940. Le capitaine Paul Grüninger sera ainsi exclu de la police et privé de sa caisse de pension. Humilié sur la place publique, il ne retrouvera pas d’emploi fixe et vivra dans la précarité jusqu’à sa mort.

Paul Grüninger décède en 1972 à l’âge de 81 ans. Il sera réhabilité par un tribunal de Saint-Gall dans les années 90. Et, aujourd’hui, c’est la police cantonale saint-galloise – « sa police » – qui lui rend hommage.

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