Copcast
Les podcasts Basilea Copcast de la Police cantonale Bâle-Ville inaugurent-ils de nouvelles méthodes de communication de la part des polices suisses ?
1. Réalisations originales
Depuis une décennie, j’observe des initiatives et réalisations très intéressantes à l’exemple de :
Il s’agit-là d’un réel travail de police de proximité mais opéré sur le terrain numérique. Les deux agents zurichois dévoilent leurs identités. Ils sont connus de leurs interlocuteurs et tissent des liens durables.
Ou encore les vidéos de…
Prévention Suisse de la Criminalité, qui diffuse sur les médias sociaux des clips et autres supports de grande qualité aux thèmes porteurs. Ici, les vidéos prévention et information “courage civique” sur Youtube.
2. Plus manifeste en Suisse alémanique ?
Certainement, par le nombre important de villes alémaniques impliquées, notamment au sein de la Conférence des directrices et directeurs de la sécurité des villes suisses. Mis à part Lausanne, trop peu de – voire aucune – villes romandes s’y engagent, malheureusement. Peut-être y discerne-t-on aussi une approche culturelle différente ? L’héritage policier romand est perçu comme plus frontal, moins coopératif, moins interdisciplinaire.
3. L’intérêt de tels procédés ?
Développer une pratique policière de concertation, adaptée aux besoins des citoyens plutôt qu’une force d’opposition, de sanction ou de punition.
Dans les podcasts Basilea de Kantonspolizei Basel-Stadt on y trouve, en plus de témoignages de résidents, le conseil et l’expertise de policières et policiers, dont on communique le prénom et le nom et avec lesquels l’auditeur peut se familiariser. On n’est plus dans un rapport de vis-à-vis mais plutôt de côte à côte. D’ordinaire, le policier est mon vis-à-vis alors que dans ces posts, podcasts et autres vidéos, il manifeste compréhension pour mes éventuelles difficultés et devient, en les circonstances, un confident, un conseiller, un “côte à côte”. En matière de prévention, cette posture change tout quant aux conditions d’écoute, de perception et de réciprocité.
Tout en respectant la sphère privée des individus, ce qui compte, pour n’importe quelle police, c’est de mieux connaître les attentes des résidents (au sein de sa juridiction territoriale).
4. Accueillir les plaintes
Je note, enfin, l’importance des plaintes rapportées à la police, même celles qui paraissent anodines. Car elles renseignent, donnent à comprendre et à connaître les besoins d’une population, surtout de ses membres les plus vulnérables.
La dimension pédagogique de ces podcasts audios et capsules vidéos est capitale. Ils réduisent, pour beaucoup de personnes, la distance, les appréhensions et les peurs d’approcher la police ; sans compter les facilités de reproduction et de diffusion en classes scolaires, dans le train, etc.
Références :
Le site web de Prévention Suisse de la Criminalité
Les vidéos Courage civique sur Youtube
Le portail de la Conférence des directrices et directeurs de la sécurité des villes suisses
Post sur les initiatives de la Police municipale de Crans-Montana