La police du XXIème siècle
Les polices sont façonnées par les territoires, les législations et les besoins.
Les voies terrestres ont mobilisé des gens en armes (gend-s-arme-s-rie) chargés de la protection des voyageurs et des exilés. Les concentrations urbaines ont nécessité l’organisation de polices de sûreté puis de proximité afin d’enquêter sur les causes des maux de société ou des épidémies. Les réserves naturelles et animalières ainsi que la protection du patrimoine ont vu naître des corporations de gardes-faunes et de gardes champêtres.
Enfin, dans notre pratique quotidienne, nous côtoyons tous des polices de caractères d’écriture et des polices d’assurance.
Toutes ces polices entrent en force lorsqu’il s’agit de verbaliser une prestation publique ou un flagrant délit, d’établir des faits, d’officialiser un engagement d’état civil ou une assermentation étatique.
Fort de ces acquis, comment imaginer le futur de nos polices ?
Prévisions
– Les polices des territoires. Ce seront les plus tourmentées. Aujourd’hui, leurs tâches sont dévolues aux corps de gardes-frontières. Une coordination européenne se dessine mais suffira-t-elle à faciliter l’accueil croissant des migrants ?
– Les polices environnementales se laissent découvrir par les graves et prédominantes atteintes à l’intégrité de notre terre nourricière. Elles naîtront dans la douleur et seront chargées de la protection des eaux potables ou de la détection des origines d’une pollution jusqu’au tri des déchets.
– Les polices composées, pluridisciplinaires et para-civiles, seront les plus captivantes d’un point de vue gestion institutionnelle. Elles représentent aujourd’hui déjà un immense défi managérial. Elles seront polyvalentes et devront être capables de faire face aux incessantes métamorphoses économiques et numériques. Les organisations criminelles et terroristes ne les ont pas attendues pour sévir.
– Les polices judiciaires verront leurs niveaux de connaissances augmenter et devront s’associer aux facultés universitaires de Droit international.
– Les polices scientifiques se sont profondément transformées ces vingt dernières années. Elles bénéficieront encore davantage de l’évolution de la médecine.
– Les polices communautaires – appelées polices des étrangers dans certaines régions – surtout présentes en Amérique du Nord se ré-inventeront. Elles s’investiront dans les quartiers périphériques sensibles des mégapoles et s’engageront aux côtés d’animateurs socioculturels dans des programmes d’intégration et d’éducation.
– Les polices para-fonctionnelles, communément appelées polices d’ordre ou de sécurité publique, subsisteront mais verront leurs critères de sélection bouleversés par les nouvelles technologies. La robotique, les sciences bioniques et génétiques, les combinaisons exosquelettes, pour ne citer qu’elles, nous obligeront à revisiter notre rapport à la force physique. Les flics qui se la jouent « musclor » s’en iront – enfin – d’eux-mêmes et laisseront place à d’autres tacticiens de défense et d’arrestation. Apparaîtront alors nombre d’ingénieurs au secours des possibles défaillances corporelles de nos patrouilleurs de grands chemins.
Captivant. Non ?