Maillon après maillon
(Le féminin est compris dans le texte)
Facilitons les initiatives de démocratisation active ; jusque-là plutôt portées par les animateurs socioculturels.
Prévenons les entraves à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publiques jusque-là plutôt opérées par les agents de sanction.
Après les correspondants de nuit de Vernier ou de Lausanne, des médiateurs nocturnes voient le jour à Yverdon-les-Bains.
Ces personnes volontaires sont comme des maillons hybrides et se situent entre l’action sociale et la police. Ils se distinguent des professionnels tout en revêtant un rôle officiel. Ce sont des citoyens dont les compétences sont reconnues par les autorités et l’administration publiques. Ils portent un gilet avec le sceau de l’Etat et sont dotés de moyens relationnels et techniques.
Ils débutent leur mission sur la voie publique ce vendredi 11 mars, de 22h00’ à 02h00’, et complètent ainsi la longue chaîne sécuritaire des acteurs sociaux : concierges, agents d’exploitation, employés d’édilité, surveillants, agents pastoraux, travailleurs sociaux, assistants de sécurité publique, inspecteurs sanitaires, policiers. Alors même que ces derniers inaugurent et clôturent la fabrication démocratique – à la fois par la surveillance des urnes de votations et d’élections jusqu’à l’arrestation la plus périlleuse -, ils n’ont pas à craindre que ces médiateurs uniformés ne fractionnent leurs pouvoirs. Au contraire, le champ d’intervention des policiers régionaux du Nord vaudois, ou du canton, sera jalonné de sentinelles bienveillantes et attentives. En même temps, il est utile de rappeler, ici, que les médiateurs nocturnes ne sont pas des indicateurs de police, ni des sous-traitants pour les éducateurs de proximité. Ces personnes de tous âges et de toutes origines sont totalement indépendantes et non astreintes au secret de fonction.
La police des transports, par exemple, partage déjà sa visibilité avec les parrains de gare. Les expériences sont concluantes.
Nous assistons donc à l’émergence d’une nouvelle faculté citoyenne. A l’heure où l’engagement associatif classique se raréfie, nous ne pouvons que nous en réjouir.